Eclats de Moi


Crédit photo JPP

Elle est partie en ce début de matinée, sans un mot. Vers quel destin impénétrable, ses pas la conduisent-elles ?
Quelle force intérieure ou quelle voix lui imposent de partir d’un pas si décidé en cette tenue ?
Quelle voix ? Sa voix a lui bien sûr, il est le souffle de sa force, il la conduit là où elle doit aller. Ils avaient fait un jeu, la veille au soir, et elle avait perdu. Elle en connaissait les règles. Si elle perdait, elle devrait accomplir le gage qu’il avait choisi pour elle.
Elle ignorait quand. Il lui avait dit qu’elle le saurait le moment venu. Et le moment était arrivé.
Alors qu’elle prenait son petit déjeuner, encore vêtue de sa nuisette, la sonnette de la porte d’entrée avait retenti. Un coursier lui tendit un pli urgent et attendit. Elle ouvrit délicatement l’enveloppe se demandant ce qu’elle pouvait bien contenir.
Un message avec ces quelques mots.

Ton dos nu noir, tu mettras
De bas noirs, tes jambes, tu gaineras
Tes bottes, tu chausseras.
Docile, mon coursier, tu suivras.

Elle est abasourdie, son cœur bat à tout rompre. Il ne peut lui demander ça. C’est impossible, une erreur sans aucun doute, oui c’est cela, une erreur. Elle s’accroche à cette idée, retourne le papier dans l’espoir de trouver un démenti. Rien. Affolée, elle jette un regard vers l’homme qui stoïquement patientait.
Il lui dit alors : «  Monsieur, a précisé qu’il valait mieux ne pas traîner, que vous êtes attendue et que je devais vous conduire. »
Il ne plaisantait pas. Elle comprit alors qu’elle devait obéir.
Elle ne posa plus de question et alla se préparer conformément à la consigne. Quand elle revint devant l’homme qui l’attendait, elle cachait son sexe avec ses mains, honteuse de se montrer ainsi à un parfait inconnu.
Ce dernier lui tendit alors, une cape noire soyeuse, en lui demandant de la mettre sur ses épaules le temps de se rendre à la voiture stationnée en bas de l’immeuble. Elle la saisit, et d’un mouvement gracieux, elle se couvrit de cette étoffe, libérant ainsi son bas-ventre à l’inconnu qui la regardait d’un œil appréciateur et gourmand.

Il lui ouvrit la porte et la fit passer devant elle. Le tissu léger ne laissait guère de doute à quiconque les croiserait sur sa tenue. Elle était rouge de confusion et avançait d’un pas hésitant.
«  Allons ! » Dit l’homme, « Pressons, nous n’avons que trop perdu de temps, Monsieur ne sera pas content. »
Il la fit entrer dans la voiture sous les yeux stupéfaits de deux badauds qui passaient par là leur baguette sous le bras.
Après quelques minutes de route, il prit un chemin de traverse et arrêta a voiture près d’un entrepôt qui semblait désert.
Une voie de chemin de fer passait à proximité. Les wagons de marchandises étaient à l’arrêt. Nul ne semblait travailler. Le calme régnait. Le chauffeur lui ouvrit alors la portière et la fit sortir. Il retira lui-même la cape qui la couvrait. Il ne lui laissa pas le temps d’ouvrir la bouche et lui dit que c’était les ordres. Il lui donna alors une autre enveloppe.
Fébrilement elle la déchira, tant elle appréhendait les mots qu’elle lirait.

Sur le rail,  tu marcheras,
Droit devant, tu regarderas,
Fière, tu avanceras
Une clairière, tu verras,
Un arbre, au milieu, se dressera
Un nouveau message t’y attendra.


( A suivre )
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Sam 8 déc 2007 26 commentaires
Voila de quoi se réconcilier avec la sncf et ses grèves !
En tout cas ravi d'avoir pris (l'arrière) train en marche ...

Merci pour tout

Bises
Tendreman Spice - le 11/12/2007 à 20h11
Ravie de t'avoir offert un petit voyage ...En train ...
Bises
Artemis
Pas trop d'attente pour connaître la suite, nous aussi sommes sur les rails là ! ;-)
Claire - le 09/12/2007 à 08h17
J'essairais ... A moins que je ne prenne le rail moi aussi ;-))
Artemis

Tu attise ma curiosité ma douce.


Vivement la suite.


Bisous.

didinath - le 08/12/2007 à 22h48

La suite n'est pas encore écrite ...Mais j'y pense !!!

Bises douce ma Didi et merci de ta visite.

Artemis

un arbre...un message.... la suite tu écriras !


ciao à toi

zaq - le 14/12/2007 à 17h10
Ciao Zaq
Artemis

Coucou Artemis,


C'est malin de nous laisser ainsi sur notre faim alors que ton héroïne doit marcher vers un destin mystérieux ...


Je te souhaite une très bonne journée,


Bises




Muad' Dib - le 09/12/2007 à 11h25
Merci pour ce soleil ...Il remplace la grisaille et la tempête de ce jour ..

Quant à la faim ... La fin de l'hsitoire y remédiera ...
Bises à toi et bonne dsoirée Muad'
Artemis

Très beau récit que voila, Artémis.


Ton histoire  tient en haleine.


je vais attendre a la gare le prochain train pour qu'il m'emmene a la destination du prochain épisode. (J'espère qu'il ne sera pas trop long a se faire désirer).


Gros Bisous,


Lilou

lilou - le 12/12/2007 à 09h29
Ah Lilou je suis revenue hier soir après un aller retour ...En train ... Et je n'ai pas enore pris le temsp d'écrire la suite, mais je vais m'y mettre ...
Gros bisus à toi
Artemis
je te souhaite un bon week end
plein de bisous doux
Michka dit Le Pirate - le 08/12/2007 à 22h15
Merci de ton passage Michka
Artemis

c'etait pas la peine de se presser alors !!!


c'est incroyable comme la curiosité excite !!


bon dimanche bisous


Pat

biker06 - le 09/12/2007 à 09h28
C'est vrai que la curiosité excite, je suis entièrement d'accord avec toi
Bon dimanche à toi
Bisous
Artemis
Ça commence très bien... Baisers interrogateurs...
Valmont - le 09/12/2007 à 10h30
Patience ...  Baisers à toi
Artemis
Et on s'arrête sur cette image que tu as choisie... et ça file à toute vapeur, ça déraille parfois ! J'ai hâte que tu donnes le bon aiguillage à mon imagination... Doux baisers à toi, belle semaine.
Cara Mia - le 10/12/2007 à 01h07
Elle est superbe cette imagen, c'est la raison pour laquelle je l'ai choisie ... L'aiguillage se décidera dès que possible...
Belle semaine à toi Cara Mia. Bises douces
Artemis