Bonjour à vous,
Je voulais vous faire part d’une rencontre que j’ai faite au mois d’avril dernier et qui m’a beaucoup marquée.
J’adore lire vous vous en doutiez, mais ce que vous ne savez pas c'est que je ne manquerai pour rien au monde la fête du livre qui a lieu chaque année dans la ville où je réside.
J’ai toujours plaisir à errer au milieu des stands, de feuilleter un livre par ci, une bande dessinée par là.
J’aime à retrouver certains auteurs que je connais maintenant avec qui j’ai toujours quelques échanges fort sympathiques.
Je ne connaissais pas Thierry Séchan, sauf de nom …
Je suis passée devant son stand et je l’ai vu, lui ce livre :
J’aime l’eau, j’aime la nudité. J’aime sentir le contact de l’eau sur ma peau, cette image m’a séduite.
J’ai lu le résumé du livre et j’ai su qu’il me le fallait.
Thierry Séchan me regardait derrière ces lunettes noires, avec un charmant sourire. Je lui ai tendu mon livre et m’a demandé :
« Vous connaissez l’Ile du Levant ? »
« Hélas non, je ne la connais que de nom et de réputation »
Tout en faisant sa dédicace, il m’a dit :
« Quel dommage, vous aimeriez, j’en suis certain. »
et il a écrit :
« J’espère que vous aimerez la Levantine autant que Roman l’a aimé »
Oui, je l’ai aimée cette Levantine.
Cette gamine de quatorze ans qui jette son dévolu sur cet homme qui aurait pu être son père.
Mais je lui en ai voulu aussi.
Cet amour était impossible et j’en ai voulu à Laure d’avoir séduit Roman, et j’en ai voulu à Roman de n’avoir pas cédé à Laure
Une confusion de sentiments, une bousculade entre respect de la moralité et déception d’un amour empêché.
Voici deux petits extraits qui j’espère vous donneront envie de lire ce livre à votre tour.
Il marchait nu sur le sentier qui menait à la plage des Grottes. Il sentait bien que son cœur battait trop fort. Il était si émotif. Il allait revoir Camille et Laure, les voir vivre nues.
II descendit les derniers rochers et il fut sur le sable. Une vingtaine de nudistes s'y trouvaient allongés. Il passa devant les deux Allemandes, qui lui sourirent. Il les salua gentiment et fit encore quelques pas jusqu'à sa place, tout au bout de la plage. Lorsqu'il eut étendu sa serviette de bain, sorti livre et cahier, il s'assit et put observer les estivants. Sous l'arbre dont le feuillage apportait quelques zones d'ombre, il distingua aussitôt Camille et Antonio, tous deux assis. Camille fumait. À côté d'elle, Laure était couchée sur le ventre. Elle ne l'avait sans doute pas vu arriver. Roman ne put s'empêcher d'admirer ses longues jambes et ses petites fesses arrondies. Juste un instant. De son sac, il sortit une huile solaire et s'en enduit rapidement le corps. Il était déjà hâlé, mais il voulait l'être davantage. Il voulait être beau. Il voulait être un bel écrivain.
……………
«II ne faut jamais s'inquiéter pour moi, Roman. Je sais ce que je fais. Je ne suis plus une petite fille, figure-toi.
- Non, mais peut-être que tu l'embêtes, dit encore Camille.
- Pas du tout... bredouilla Roman.
- Alors je vous laisse.»
Et elle partit rejoindre Antonio.
«Tu ne m'embêtes pas, mais si tu pouvais me laisser un coin de serviette...»
II s'assit à côté d'elle, leurs épaules se touchaient presque.
« Si tu me racontais ton roman, Roman ? »
Roman ramassa une poignée de sable qu'il laissa s'écouler entre ses doigts.
«Ce n'est pas un roman, Laure. C'est un livre sur l'île du Levant, sur son histoire, sur la vie des Levantins d'hier et d'aujourd'hui...
- Tu vas parler de moi ? »
- Roman eut un petit rire.
«Pourquoi parlerais-je de toi? Tu n'es pas levantine...
- Ah bon?...»
Elle semblait déçue.
«Peut-être parlerai-je de toi dans une nouvelle, un jour... Ou même dans un roman. Pourquoi pas ?
- Est-ce que je mourrai à la fin ?
- Sûrement pas ! Je ne fais mourir que les méchants.
- Comment sais-tu que je ne suis pas méchante ? »
- Il la regarda avec un doux sourire.
«Les fées ne sont jamais méchantes.
- Parce que je suis une fée ?
- Oui, pour moi, tu es une fée. La fée du Levant !
- Drôle d'idée...»
- Elle parut réfléchir.
«Est-ce que tu me trouves jolie? demanda-t-elle d'une petite voix.
- Quelle drôle de question !... Tu es magnifique, Laure.
- Ah... Et ma mère ?
- Quoi, ta mère ?
- Tu la trouves jolie, elle aussi ?
- Elle est très belle.
- Ah... Plus belle que moi ?»
Roman passa sa main sur les cheveux de Laure.
« À quoi riment toutes ces questions ?
- À rien... Je me demandais, c'est tout...
- Tu te demandais quoi?
- Je me demandais si tu préférais ma mère à moi... »
Roman soupira.
«Laure... Tu me parles comme si on se connaissait depuis des années... C'est la deuxième fois qu'on se voit...
- La quatrième ! » corrigea-t-elle sèchement.
- Il la regarda avec étonnement.
«La quatrième, si tu veux.., mais c'est la deuxième fois qu'on se parle.
- Et alors ?
- Alors... rien. Tes questions me surprennent, voilà tout...»
Il marqua une pause, puis il ajouta :
«En plus, ta mère est avec cet Italien...
- Je le déteste. C'est un prétentieux. Je préférerais qu'elle soit avec toi... »
II sourit. Elle ajouta aussitôt :
«Non, je ne préférerais pas.»
Ils se regardèrent. Elle avait un air étrange qui troubla Roman
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