Un extrait de"la vallée des chevaux" que j'ai beaucoup aimé.
Ce livre fait partie de la série : "Les enfants de la terre" de Jean M.Auel
Bref résumé de la situation.
Jondalar et son frère Thonolan de la tribu des Zelandonii ont été fait prisonniers par une tribu d’hommes des cavernes différente de la leur, les Hadumaï, alors qu’ils effectuaient leur Voyage.
Les chasseurs Hadumaï les ont capturés parce qu’ils avaient fait fuir, nvolontairement, les chevaux qu’ils s’apprêtaient à tuer.
La vieille Haduma, la femme la plus âgée et la plus respectée de cette tribu, représente la 1 ère génération, Noria représente la 5 ème génération.
Elle est encore une jeune fille, elle n’a pas encore subi la cérémonie des Premiers Rites de la Mère.
Jondalar est blond avec des yeux bleus, Haduma veut pour la 6 ème génération, un enfant avec les yeux bleus de l’homme Zelandonii.
Elle va bénir le ventre de Noria pour que l’esprit de l’homme blond lui donne cet enfant.
Mais elle doit juger cet étranger, l’homme Zelandonii est-il bon ?
….. La vieille femme lança un ordre bref. L’homme retira sa sagaie. Jondalar fut surpris de voir qu’elle souriait et qu’une lueur d’amusement dansait au fond de ses prunelles.
Quittant le tronc sur lequel elle était installée, la femme s’approcha de lui. Debout elle n’était pas plus grande que lui assis. Elle le regarda longuement dans les yeux, puis recula un peu pour l’examiner sous toutes les coutures. Après avoir tâté les muscles de ses bras et évalué sa largeur d’épaules, d’un geste elle lui fit comprendre qu’il devait se mettre debout. Jondalar obéit. Elle renversa sa tête en arrière et le regarda de bas en haut puis vérifia que les muscles de ses jambes valaient ses biceps. Jondalar avait l’impression d’être jaugé comme une marchandise de prix et il rougit soudain en réalisant qu’il était en train de se demander s’il était à son avantage.
Thonolan fut invité à se mettre debout. Après lui avoir jeté un bref coup d’œil dans le but de le comparer à son frère, la vieille femme reporta son attention sur Jondalar. Quand elle lui fit signe d’ouvrir son pantalon, il rougit à nouveau, hocha la tête en signe de refus et lança un regard noir à son frère qui souriait d’un air moqueur. Sur l’ordre de la femme, un des hommes le ceintura et un autre, visiblement embarrassé, se pencha pour défaire le rabat de son pantalon.
D’un mouvement brusque, Jondalar desserra l’étreinte et montra à la vieille femme ce qu’elle désirait voir. Il tourna la tête et lança un regard farouche à Thonolan qui se mordait les lèvres dans le vain espoir de réprimer son fou rire. La tête légèrement penchée sur le côté, la vieille femme examina son sexe, puis le toucha.
De rouge Jondalar devint écarlate quand il s’aperçut qu’il était en érection. La femme gloussa, les hommes eurent un sourire en coin, mais l’assistance semblait néanmoins saisie d’une crainte respectueuse. Plié en deux, Thonolan riait sans retenue. Jondalar s’empressa de refermer son pantalon. Il était furieux et avait l’impression de passer pour un imbécile.
- « Pour réussir à bander devant cette vieille sorcière, il faut vraiment que tu aies besoin d’une femme, Grand Frère » lança Thonolan entre deux hoquets.
- « J’espère que la prochaine fois, ce sera ton tour » rétorqua Jondalar dans l’espoir de le faire taire.
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Après mîntes explications entre les deux clans, qui ne parlaient pas la même langue, Jondalar dit à Tamen (petit fils de Haduma) :
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….Dis à Haduma que ce sera un plaisir pour moi d’honorer la Mère et de partager les Premiers Rites de Noria.
Il adressa un grand sourire à la jeune fille qui le regarda timidement. Incapable de résister au charme de ses grands yeux bleus, elle finit par lui rendre son sourire.
Après avoir écouté ce que lui disait Tamen, Haduma hocha la tête et fit signe aux deux frères de se lever. Elle examina une dernière fois Jondalar, plongea son regard dans le sien, gloussa et, lui tournant le dos, pénétra à l’intérieur de la grande tente circulaire. La foule se dispersa…..
Le soir même et pendant toute la journée du lendemain, les deux frères eurent à peine le temps de se voir car Jondalar devait accomplir les rites de purification. Même quand Tamen était présent, sa méconnaissance de la langue hadumaï était un terrible handicap. Et, quand il se retrouvait tout seul avec les vieilles femmes renfrognées, il avait bien envie de tout planter là. Heureusement, Haduma venait souvent le voir. En sa présence, il se sentait plus détendu car elle faisait tout son possible pour aplanir les difficultés.
Ses désirs étaient des ordres et personne n’osait refuser quoi que ce soit. Elle était crainte et respectée à la fois. L’aura magique qui l’entourait venait surtout du fait qu’elle avait conservé toutes ses facultés mentales malgré son grand âge. Elle avait d’ailleurs le don d’intervenir à chaque fois que Jondalar était en difficulté. A un moment donné, alors qu’il était certain d’avoir transgressé un tabou sans le vouloir, les yeux brillants de colère, elle brandit son bâton et se mis à rosser les vieilles femmes qui se trouvaient là. Maintenant qu’elle avait décidé que la sixième génération hériterait des yeux bleus de Jondalar, il n’était pas question qu’elle s’en prenne à lui.
En fin de journée, quand les rites purificatoires furent terminés, on le conduisit vers la grande tente circulaire. Dès qu’il eut pénétré à l’intérieur, il s’immobilisa pour regarder autour de lui. La tente était divisée en deux parties. Celle où il se trouvait, bien plus grande que l’autre, était éclairée par deux lampes en pierre, remplies de graisse et dans lesquelles brûlaient des mèches de mousse sèche. Le sol était recouvert de fourrures et les murs décorés de tentures formées de bandes d’écorces entrelacées. Derrière l’estrade couverte de fourrures était suspendue la peau d’un cheval blanc, décorée de têtes rouges de jeunes pics épeiches. Noria était assise tout au bord de l’estrade et elle semblait perdue dans la contemplation de ses deux mains posées sur ses genoux.
Des peaux suspendues et couvertes de signes ésotériques servaient de cloison entre les deux parties. L’une de ces peaux, découpée en fines lanières, formait une sorte de rideau. Quand Jondalar regarda de ce côté, il aperçut une main qui écartait les bandes de cuir et reconnut aussitôt les yeux brillants d’intelligence d’Haduma. Il poussa un soupir de soulagement. Lors des Premiers Rites, il y avait toujours au moins une gardienne pour veiller à ce que la transformation de la jeune fille en femme soit menée jusqu’à son terme et sans brutalité. Comme il était un étranger, il avait craint qu’on ne lui délègue un important groupe de gardiennes qui, ensuite n’hésiteraient pas à le critiquer. Maintenant qu’il avait reconnu Haduma, il n’éprouvait plus aucune inquiétude. Il se demanda s’il devait la saluer ou faire comme s’il ne l’avait pas vue. Avant qu’il ne prenne une décision, les lanières de cuir retombèrent et le visage de la vieille femme disparut.
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